LE « DIEU AU MAILLET » DE VIENNE A LA WALTERS ART GALLERY DE BALTIMORE
par Miss Dorothy Kent Hill
[Miss D.K Hill a déjà publié pour les lecteurs de G allia (t. X) un bronze trouvé en Gaule et conservé dans son beau musée Walters de Baltimore dont elle a magnifiquement édité le Catalogue avec des considérations sur la technique des bronzes antiques dont M. Charles Picard a justement souligné l'intérêt et la nouveauté (Rev. Hist., 76, 1952,, p. 72)'. Un autre bronze trouvé en Gaule (en 1866) est conservé au même musée. Cette œuvre d'une exceptionnelle valeur, trouvée à Vienne dans un laraire avec trois autres objets, avait déjà suscité de nombreuses études mais n'était connue du public savant que par un dessin souvent publié, la seule photographie existante étant celle du catalogue de la vente Taylor (1912). Miss Hill eut le mérite de publier la première étude bien illustrée de l'objet dans The Journal of the Walters Art Gallery, en 1947. Elle a bien voulu, sur notre demande,, entreprendre de nouvelles recherches sur cet objet et en réserver à G allia l'exposé développé, dont on appréciera la précision, la nouveauté et la prudence. Nous avons, de notre côté, fait quelques recherches
de détail autour du sujet.
P. -M. D.]
Ce groupe de bronze, connu depuis longtemps des spécialistes de l'Antiquité gallo-romaine, représente un homme portant une peau de loup, debout sur une grande base, avec, derrière lui, un attribut extraordinaire : une sorte de barillet ou de marteau auquel cinq objets semblables, mais plus petits, sont attachés par des tiges disposées comme les rayons d'une roue. Il a été trouvé par hasard à Vienne (Isère) en 1866, avec d'autres antiquités romaines, et deux fois décrit devant la Société des Antiquaires de France peu après sa découverte: par Allmer, qui a discuté la statuette, le socle, et un « instrument », et par De Witte, qui a traité de l'ensemble, qu'il considérait comme formant un tout.
Depuis, les archéologues se sont partagés au sujet de l'unité du groupe, et de son interprétation. L'objet reconstitué serait passé, d'après S. Reinach, de son premier propriétaire, « M. Brousse, forgeron à Vienne, à un ecclésiastique romain ». Il apparut sur le marché avec la collection Wills en 1894 et